C’est dans la justesse du dessin et par une douceur chromatique, parfois romantique et animée d’une touche surréaliste, que surgissent les vestiges d’un passé technologique et matériel où s’opposent le monde végétal et animal face aux traces d’une civilisation déchue de constructions.
Ces compositions morcelées, parfois mouvementées et baignées dans la notion passé-présent, vibrent avec vigueur et maîtrise dans un affrontement quasi-permanent.
Une présence lumineuse, tel un espoir, rompt l’austérité et la froideur de ces vestiges où la vie surpasse la mort et dont l’animal, par sa simple et insolite présence, s’érige en conquérant.
"Une vision futuriste animée d’une touche surréaliste" ; c’est l’une des premières impressions du spectateur lorsqu’il parcourt l’ensemble de mes oeuvres.
Il s’agit bien d’un parcours à travers un monde déchu de vestiges divers, architectural et matériel dans lequel s’affrontent en permanence deux milieux opposés : la vie, la mort, le passé, le présent.
Dans la matière et la présence, l’élément végétal avec l’animal parfois insolite, s’érige en conquérant sur les traces d’une civilisation perdue et victime d’un mystérieux cataclysme.

Chacune de mes oeuvres constitue un endroit particulier d’un seul monde où l’on peut circuler d’une toile à l’autre. L’invitation à la découverte est tentante ; d’une part par la composition mouvementée et parfois morcelée du sujet ; d’autre part par une certaine curiosité à "entrer" dans la scène.
Chaque tableau représente une vision personnelle spontanée dans la création et s’impose souvent de la même manière au spectateur, sans violence ni agression.
En effet, surpris au premier regard par l’austérité, la froideur et la désolation de la scène, il s’en trouve rapidement apaisé par une chaleur lumineuse, esthétique et romantique de la dominante chromatique.
Dans chaque toile intervient, dans la vigueur de dessin une partie architecturale ordonnée en opposition à un environnement agité et végétal tant dans les formes que dans les matières picturales.
La création est assez spontanée ; c’est une vision sortie directement de mon esprit et je griffonne, souvent sur le vif une petite esquisse rapide au crayon ponctuée de quelques valeurs d’ombres et lumières afin de créer de suite une atmosphère.
C’est avec l’aide de ma mémoire visuelle et de quelques documents photographiques personnels que la toile définitive est conçue.

L’ensemble de la mise en place des grandes lignes de force au fusain, les détails linéaires au crayon et la dominante chromatique du tableau avec différents lavis superposés, est exécuté de façon unitaire sur l’ensemble du format. Si le dessin est assez complexe, je préfère marquer les principales zones ombrées aux lavis gris avant la couleur et j’adapte la matière par rapport aux concepts de création (affrontement matières milieux) (béton des constructions végétaux – poil animaux).

Enfin les lumières, les ciels et les brillances, sont mises au point en pâte épaisse et courante à la peinture acrylique, solide par ses couleurs et ses matières de superposition et de glacis.

J’envisage pour l’évolution de mon travail, l’intervention conceptuelle de divers supports (bois nervuré, métal…) pour rivaliser avec la toile de lin classique et ces visions inspirées d’une fin de siècle.
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